Bon, tout le monde en parle en ce moment, même les journaux télévisés, alors j’y mets mon grain de sel avec un peu de mise en perspective.

L’expérience actuelle de Nantes (https://www.lesechos.fr/industrie-services/immobilier-btp/030575016077-a-nantes-une-maison-se-construit-en-impression-3d-2115028.php) est évidemment intéressante. Construire un pavillon 3D, en tout cas le coffrage isolant du béton qui reste à couler est évidemment intéressante. Il ne reste plus qu’à couler le béton dans l’isolant imprimé qui, lui, n’à priori pas de fuite d’air. L’isolation pour peu que l’épaisseur soit suffisante, est donc très bonne.

Reste bien sûr que l’installation mise en place est fort conséquente (c’est une première, ça va se miniaturiser avec le temps), mais surtout que, à priori cela oblige d’utiliser du béton à couler en place, chose fort rare pour des maisons individuelles, pratiquement toujours construites en parpaings de béton ou en briques de terre cuite, occasionnellement en bois.

Alors l’avenir de l’impression 3D dans le bâtiment est il pour cet usage ? C’est évidemment difficile à dire et qui relira cet article dans 30 ans aura peut être tout autre chose sous les yeux. Il me semble toutefois que l’usage principal sera plutôt sur la fabrication sur mesure des pièces au fur et à mesure qu’il y en aura besoin sur le chantier, la pièce étant parfaitement adaptée à ce qui est demandé, pouvant s’adapter précisément à la réservation plus ou moins précise, etc. Il n’est à mon avis pas très loin le temps où nous aurons des imprimantes 3D sur les chantiers pour sortir les pièces qui vont bien et assurer une finition parfaite sur les raccords, sur les joints de dilatation, etc.

J’étais hier dans le nouveau bâtiment des archives nationales, à Pierrefitte. Les finitions sont belles, le bâtiment en général aussi, il n’y a guère grand chose à redire sur l’esthétique de ce bâtiment très réussi où pourtant les fonctionnaires du ministère de la culture ne veulent pas aller travailler (trop loin de Paris !). Mais comme la perfection n’est pas de ce monde, au rez de chaussée dans ce très grand hall au sol coulé sur place, la finition autour du joint de dilatation est pour le moins défaillante, au point que l’accessibilité des PMR en est très compromise (je suis d’ailleurs très étonné que la commission d’accessibilité ait donné un avis favorable…). Et bien voilà une bonne application possible d’une imprimante 3D, qui permettrait de venir créer une finition très adaptée autour du joint de dilatation.

L’impression 3D servira t elle donc à créer les structures des bâtiments ? Je ne sais pas, en revanche pour avoir des finitions adaptées à tout endroit du bâtiment, ça me semble très probable. Un business à développer.

Reste à ce que le processus normatif permette de développer cette activité et ainsi que les entreprises françaises ne prennent pas des années de retard sur les autres. Et ce n’est pas gagné.