Immobilier locatif : le nouvel Pinel excluerait une quarantaine de villes

Cela avait déjà annoncé, le successeur du dispositif Pinel est appelé à concerner moins d’agglomérations, de façon à se concentrer d’avantage sur les marchés les plus tendus.

Ok, c’est assez logique. Reste à ce que 1 logement construit, c’est globalement 1 emploi à temps plein pendant 1 an. Alors priver certaines communes de ce qui leur apporte de considérables recettes directes et indirectes ressemble beaucoup à de la prophétie auto-réalisatrice.

Un article du Figaro assez complet sur le sujet


Photo du haut d’un logement en centre-ville

Augmentation de la quantité ne rime pas toujours avec baisse des prix

C’est en fait à peu près toujours vrai dans l’immobilier, tant celui-ci a de vertus (ou de travers ?) spéculatives. L’article suivant, issu des Echos, tend à montrer que le « choc d’offre » annoncé sous la Présidence Hollande ne tient pas ses promesses. L’offre devait augmenter fortement, ce qui aurait pour effet de diminuer les prix.

Dans les faits, la première partie de la promesse a bien été tenue : l’offre a beaucoup augmenté, les ventes ont fortement repris après quelques de vaches maigres, les secteurs de l’immobilier et surtout du bâtiment se portent bien mieux. Mais les prix n’ont certainement pas baissé.

Alors pourquoi ? Quand on voit l’énorme proportion (différente sur les régions et la moyenne nationale ne veut rien dire) des logements neufs qui sont achetés par des investisseurs, qui eux, achètent parce qu’ils considèrent faire une bonne affaire rentable dans le temps, on se dit qu’après tout le prix ne sont pas si élevés.

D’accord, mais du coup ça ferme la porte aux primo-accédants. Alors faut il baisser les avantages fiscaux pour diminuer la part des investisseurs et donc faire baisser les prix ? Economiquement ce serait plus que douteux, tant c’est une manne fiscale et créatrice d’emploi.

Alors mon avis est tout autre : plutôt que de chercher à faire baisser le prix de tous les logements, peut être devrait on multiplier les opérations de logements à prix maîtrisés, voir en accession sociale, en élargissant les plafonds de revenus et en facilitant la mise en place de ces dispositifs par les promoteurs.

Je ne dis pas que c’est la solution miracle, mais il me semble que ça répond à l’objectif.

Source


Emmanuel Macron veut moins de normes pour construire plus

Sempiternel débat sur le frein causé par les normes… Ça m’étonne toujours un peu…

Quelles normes veut on supprimer ou simplifier pour faciliter la construction ? Oui la norme pour l’accessibilité des PMR, ou surtout sa rigidité, constitue une difficulté pour la construction de maisons individuelles, et en moindre mesure pour la construction de collectifs. Et encore, la réforme de l’an dernier a bien simplifié les choses. Et après ? Les normes incendie ? Les événements récents à Londres ne militent pas en ce sens, alors que toute la mesure des risques engendrés par les bardages acoustiques n’a pas encore été bien prise.

A mon sens les principaux freins à la construction ne sont pas là mais plutôt :

  • Le fait que beaucoup trop de propriétaires d’immeubles vides ou presque préfèrent les garder et ne rien en faire plutôt que des les vendre et ainsi de construire.
  • Les lobbys en tout genre, et notamment de certains professionnels de la construction qui font que sans aide efficace, le propriétaire qui veut faire construire n’a aucun moyen de savoir où il va tant la déresponsabilisation de la plupart des acteurs est importante.

Là est certainement bien d’avantage le problème !

Source


Le notaire et l’agent immobilier ne sont responsables que si le besoin est exprimé

Un couple achète un bien avec la volonté d’y faire construire une piscine. Un certificat d’urbanisme joint à l’acte de vente édicte les règles applicables, mais comme elles sont plus ou moins lisibles pour le profane, le couple ne le comprend pas et, de faire, la construction n’est pas possible pour cause de servitudes d’alignement.

Le couple attaque donc le notaire et l’agent immobilier pour défaut de devoir de conseil. Mais sa demande est rejetée, car le besoin de construire une piscine n’était écrit nulle part. Dès lors, ils ne peut être démontré qu’ils le connaissaient, et donc ils ne sont pas responsables.

Comme quoi, encore une fois, il faut tout écrire car quand ce n’est pas le cas la déresponsabilisation générale fait que personne n’est responsable de quoi que ce soit et c’est le client qui en pâtit.


Frédéric Leonhardt le dit aussi, quoique après nous, le choc de l’offre ne marchera pas.

Bon, certes, lui c’est dans Le Monde qu’il le dit, site encore un peu plus lu que le notre. Mais ça viendra ! De là à dire que c’est lui qui est venu piocher ses arguments sur Aedificem.fr, je ne le ferai pas mais quand même !

En synthèse, ce qu’il dit c’est tout à fait la même chose que nous il y a 2 jours ; ce n’est pas parce qu’on augmente la quantité de logements en construction que les prix vont diminuer. Augmenter la quantité est nécessaire, économiquement très avantageux, mais non, ça ne fait pas baisser les prix.

Source


Bien choisir son coordonnateur SPS

Tout maître d’ouvrage professionnel le sait, parmi les rares choses qui peuvent l’envoyer en prison, il y a les questions d’hygiène et sécurité. Ce qui paraît assez logique d’ailleurs. Or, pour ce faire en théorie il y a un coordonnateur pour la sécurité et la protection de la santé (coordonnateur SPS pour les intimes) pour les intimes, qui est sensé veiller au grain.

Enfin, c’est la théorie. Car il ne suffit pas du tout de le choisir dans n’importe quelles conditions et et de laisser agir (ou ne pas agir) sans s’en occuper. Sa légitimité sur le chantier est d’abord et avant tout celle que le maître d’ouvrage ou son assistant maître d’ouvrage (AMO pour les intimes)  lui donne, en veillant à ce que ses décisions soient appliquées par exemple.

Il y a déjà une recommandation assez complète de la CARSAT sur la question, qui rappelle pour faire simple que le coordonnateur SPS doit être désigné dès l’APS et que le maître d’ouvrage doit veiller à ce qu’il ait les moyens suffisants pour faire sa mission (pour lire entre les lignes : éviter de trop négocier ses honoraires). L’article suivant rappelle les règles de la norme de la juillet 2016 sur le choix d’un coordonnateur SPS, normes très directement issue de la sus-mentionnée recommandation de la CARSAT.


Construire un logement en France coûte 17% plus cher que la moyenne européenne. Et alors ?

L’habituelle étude Eurostat – OCDE vient confirmer année après année ce que tout le monde sait : construire en France est plus cher que la moyenne européenne. Mais allons plus loin.

Je ne vais pas revenir sur les multiples causes de cet état de fait, mais je me permets de rappeler que la question des normes souvent si décriées ne sont qu’une part bien peu importante de la question, j’ai déjà écrit là dessus il y a quelques jours.

Certains parlent de la réglementation thermique… Qu’ils aillent voir les prix en Allemagne par exemple, ils verront ! Et quand bien même, dépenser un peu plus en construction pour payer moins en chauffage , vu le retour sur investissement très court des travaux d’isolation, la question ne se pose même pas.

D’autres parlent des marges des entreprises.. Les statistiques montrent que les marges dans le bâtiment sont inférieures au reste de l’économie, donc non.

Il y en a même certains qui disent que c’est à cause des organismes de logement social, qui font monter les prix (http://www.rtl.fr/actu/conso/pourquoi-il-faut-s-attaquer-au-cout-de-la-construction-en-france-7790100475)… Ca me laisse pantois !

Alors pourquoi ?

Et bien probablement, je le crois, parce que nous avons une qualité de construction très élevée par rapport à nos voisins, et que, quand on regarde moins brutalement la statistique, nous observons plusieurs choses :

  • Oui notre coût de construction est beaucoup plus élevé que la moyenne européenne.
  • Et pourtant il est très équivalent à ceux du groupe de pays de l’Europe du Nord.
  • Et très supérieur à l’Europe du Sud et encore plus à l’Europe de l’Est.

Besoin de plus d’explications ? Non, je ne crois pas. Oui notre coût est supérieur à la moyenne européenne, et alors ? Quand on compare tout et n’importe quoi les résultats sont aberrants.  Nos coûts sont très comparables aux pays qui construisent avec une qualité comparable,  donc c’est bien comme ça et la quantité d’articles qui viennent trouver des explications démagogiques et racoleuses n’est vraiment pas d’intérêt.

Source


Ouvrier utilisant une machine de construction 3D

Quel avenir pour la construction 3D dans le bâtiment ?

Bon, tout le monde en parle en ce moment, même les journaux télévisés, alors j’y mets mon grain de sel avec un peu de mise en perspective.

L’expérience actuelle de Nantes (https://www.lesechos.fr/industrie-services/immobilier-btp/030575016077-a-nantes-une-maison-se-construit-en-impression-3d-2115028.php) est évidemment intéressante. Construire un pavillon 3D, en tout cas le coffrage isolant du béton qui reste à couler est évidemment intéressante. Il ne reste plus qu’à couler le béton dans l’isolant imprimé qui, lui, n’à priori pas de fuite d’air. L’isolation pour peu que l’épaisseur soit suffisante, est donc très bonne.

Reste bien sûr que l’installation mise en place est fort conséquente (c’est une première, ça va se miniaturiser avec le temps), mais surtout que, à priori cela oblige d’utiliser du béton à couler en place, chose fort rare pour des maisons individuelles, pratiquement toujours construites en parpaings de béton ou en briques de terre cuite, occasionnellement en bois.

Alors l’avenir de l’impression 3D dans le bâtiment est il pour cet usage ? C’est évidemment difficile à dire et qui relira cet article dans 30 ans aura peut être tout autre chose sous les yeux. Il me semble toutefois que l’usage principal sera plutôt sur la fabrication sur mesure des pièces au fur et à mesure qu’il y en aura besoin sur le chantier, la pièce étant parfaitement adaptée à ce qui est demandé, pouvant s’adapter précisément à la réservation plus ou moins précise, etc. Il n’est à mon avis pas très loin le temps où nous aurons des imprimantes 3D sur les chantiers pour sortir les pièces qui vont bien et assurer une finition parfaite sur les raccords, sur les joints de dilatation, etc.

J’étais hier dans le nouveau bâtiment des archives nationales, à Pierrefitte. Les finitions sont belles, le bâtiment en général aussi, il n’y a guère grand chose à redire sur l’esthétique de ce bâtiment très réussi où pourtant les fonctionnaires du ministère de la culture ne veulent pas aller travailler (trop loin de Paris !). Mais comme la perfection n’est pas de ce monde, au rez de chaussée dans ce très grand hall au sol coulé sur place, la finition autour du joint de dilatation est pour le moins défaillante, au point que l’accessibilité des PMR en est très compromise (je suis d’ailleurs très étonné que la commission d’accessibilité ait donné un avis favorable…). Et bien voilà une bonne application possible d’une imprimante 3D, qui permettrait de venir créer une finition très adaptée autour du joint de dilatation.

L’impression 3D servira t elle donc à créer les structures des bâtiments ? Je ne sais pas, en revanche pour avoir des finitions adaptées à tout endroit du bâtiment, ça me semble très probable. Un business à développer.

Reste à ce que le processus normatif permette de développer cette activité et ainsi que les entreprises françaises ne prennent pas des années de retard sur les autres. Et ce n’est pas gagné.


Un tour à énergie positive, maintenant ça existe

La nouvelle tour Elithis-Danube à Strasbourg promet d’être à énergie positive. Un concentré de bonnes idées , dont beaucoup de bon sens. Je serais toutefois curieux de lire le bilan financier, car sans surcoût… on aimerait avoir les chiffres !

Tour Elithis Danube


Construire des logements sociaux, c’est d’abord construire, et donc dynamiser l’économie

Une partie des avantages fiscaux des ESH serait menacée. Rappelons que, pour faire simple, les ESH ne paient pas d’impôts sur les sociétés (euh… c’est une simplification !) et ne paient que la TVA à taux réduit pour les constructions, mais en échange ne peuvent pas non plus verser de dividendes. Plus quelques autres avantages comme l’exonération de la TFPB pendant plus longtemps que le droit commun, etc.

Faut il rappeler pourquoi ces avantages ? Apparemment oui. C’est pour favoriser la construction, bien évidemment. Selon le principe qu’un logement construit occasionne un emploi à temps plein pendant un an, il suffit de se promener en ville pour voir que les ESH sont de gros pourvoyeurs d’emplois.

Alors pourquoi attaquer ces avantages ? Parce que apparemment les contreparties ne sont pas suffisamment importantes, puisque la trésorerie totale du secteur ESH est très importante. Reste bien sûr que la trésorerie totale cache de très grosses inégalités, favorisant le mouvement de concentration en marche depuis plusieurs années, mais là n’est pas le sujet.

Alors ce « trop plein » de trésorerie justifie t il la prise de risque de voir les ESH diminuer leur activité de construction ? A chacun de se faire son avis.

Un article en traitant